lundi 26 octobre 2015

LE CHAT SANS ATTACHES...

C’est un chat qui est entré dans mon jardin comme d’autres avant lui et comme d’autres après lui… Il avait faim ; je lui ai donné à manger. Il est resté dans le fond du jardin derrière la petite cabane. C’était un chat adulte qui avait dû vivre des horreurs, sûrement enlevé à sa mère très tôt car il ne connaissait pas le langage des chats. Je ne l’ai jamais entendu miauler. Il ne s’est jamais approché de nous mais ne s’enfuyait pas si nous restions à une certaine distance. 

Mon fils accroupi (pour être à sa hauteur) en face de lui, lui a tendu un morceau de pâtée pour chat pendant un long moment. Le chat, tenté, regardait la nourriture mais est toujours resté à bonne distance, la distance qu’il avait évaluée comme étant la distance de sécurité. Il est toujours resté debout sur ses quatre pattes. Nous n’avons pas réitéré l’expérience.

Les autres chats arrivés de la même manière que lui dans mon jardin se sont, comme lui, révélés être malades ayant été contaminés par diverses maladies avant leur arrivée. J’ai réussi à emmener l’un d’entre eux chez le vétérinaire pour le faire vacciner. Son hurlement était celui d’un animal sauvage traqué. Horrible ! A la maison, il a repris sa vie de chat « normal ».
Ces chats se frottaient  à mes jambes ou ronronnaient et se laissaient caresser mais ne s’abandonnaient jamais totalement. Je pense que le chat étrange ne savait pas ronronner, ne savait pas faire le dos rond…
Un automne particulièrement pluvieux, je constate qu’il ne mange plus beaucoup, puis qu’il ne mange pratiquement plus. J’aurais voulu le faire euthanasier, mais l’idée de le faire emporter par des hommes inconnus de lui et d’abord de le faire entrer par ruse dans une cage ne me convenait pas du tout. Donc, lâchement peut-être, j’attendais de le trouver mort un matin.
Ce qui va suivre m’a beaucoup étonnée et bouleversée.
Devant la porte de ma cuisine, qui donne sur le jardin, il y a une terrasse en bois. Il pleuvait à verse. Dans ce cas là, la terrasse devient particulièrement glissante. J’étais dans ma cuisine, je regarde par la fenêtre, je vois le chat qui aborde la terrasse en se dirigeant droit vers la porte de la cuisine…Quand, je dis « droit »… ses pattes chassaient sur le côté. Il a eu beaucoup de mal à ne pas tomber
 J’ouvre la porte. Il n’a pas hésité, son intention était bien arrêtée : il a fait trois pas dans la cuisine et s’est couché à mes pieds. Il n’a plus bougé. Il s’est laissé mettre dans un panier et emmener chez le vétérinaire sans aucun problème .Vu son état, le vétérinaire a décidé de l’euthanasier immédiatement.
C’est la plus grande preuve d’amour et de confiance que j’aie jamais eue  de la part d’un chat. A chaque fois que j’évoque ce moment les larmes me viennent aux yeux…

LES PIPISTRELLES ET AUTRES CHAUVES-SOURIS.

  Photo d'un oreillard

Les chauves-souris sont des animaux fabuleux , et je pèse mes mots! Les chauves-souris sont des mammifères; les seuls mammifères volants au monde. Quand ils ne volent pas, ils vivent et dorment accrochés en hauteur près du plafond et... la tête en bas. Les femelles accouchent dans cette même position, les petits doivent très vivement s'accrocher aux poils de leur mère pour ne pas tomber ce qui signifierait leur mort; ils s'accrochent  aussi aux tétons. Quand la mère part chasser, elle doit obtenir que le bébé lâche prise. De la tête, elle le tape doucement jusqu'à temps qu'il comprenne. Si la mère emmène le petit (pour la promenade, ou pour lui appendre à chasser?) il peut s'accrocher à un troisième téton de secours. Quand elles accouchent les mères établissent un parapet de sécurité avec la membrane  qui  va de leur queue à leurs pattes arrière ou plus exactement à leur cinquième doigt. Il leur arrive de laisser leur progéniture en garde à d'autres mères.

Pourquoi les chauves-souris vivent-elles la tête en bas (quand elles ne chassent pas) ? Pour pouvoir s'envoler!  Elles ne peuvent courir sur le sol pour prendre leur élan comme les oiseaux.  Donc, elles se laissent tomber mais pas jusqu'à terre naturellement. Quand elles se trouvent dans l'air entre sol et plafond ou entre ciel et terre, elles s'envolent! D'autre part, elles sont bien obligées de vivre à l'envers puisque les griffes qui leur permettent de  s'accrocher se trouvent au bout de leurs pattes arrière. Les chauves-souris sont des mammifères volants et aussi des chiroptères: Chiro veut dire main en grec et ptère aile.  Entre les doigts de la main, il y a une membrane; le tout forme le membre alaire (semblable à une aile) de l'animal.Le nouveau-né est léché par sa mère au milieu de gazouillis de tendresse; l'odorat aidant, plus tard la mère retrouvera toujours  son petit même parmi une ribambelle de bébés qui se tiennent très étroitement serrés les uns aux autres  pour ne pas avoir froid pendant que leurs mères sont parties chasser. La mère ne nourrira que son petit.

Un phénomène en rapport avec la procréation chez ces animaux extraordinaires : la femelle chauve-souris peut conserver le sperme pour plus tard, la fécondation est reportée... Elle ne donne naissance qu'à un seul petit par an, parfois deux, très rarement trois. Les mâles ne s'intéressent aux femelles et vice-versa que pendant la période dévolue aux accouplements. Voilà pour la vie de famille!  Les chauves-souris sont passionnantes par beaucoup d'autres aspects, qui feront l'objet d'un autre article... 

Quand elles sont blessées et souffrent, elles se mettent en hibernation, ce qui permet aux os brisés de se reconstituer. Lorsqu'on les caresse et les chatouille les pipistrelles de  Kernascleden (maison de la chauve-souris dans le Morbihan) ronronnent!

Afin de les protéger, lorsqu'ils dorment, les oreillards replient leurs oreilles (presque aussi longues que leur corps) sous leurs"avants bras"...

vendredi 23 octobre 2015

POURQUOI FAUT-IL PROTÉGER LES CHAUVES-SOURIS ?

Ces mammifères volants ont longtemps été victimes de fausses croyances : les chauves-souris portaient malheur. En effet, elles se déplacent surtout la nuit, leur vol est silencieux bien que très rapide,elles sont noires ( le noir est très souvent signe de mort, de malédiction), elles vivent souvent dans des grottes, des galeries de mines. Elles sont entourées de mystère; on ne comprenait pas comment elles se dirigeaient. Comble de bizarrerie, imputable-cela va de soi-au diable, elles dorment, accouchent, allaitent la tête en bas...Toute inversion porte la signature du démon, ce qui donne,hélas,le droit de les persécuter...
Elles sont silencieuses.Pas de cris, pas de chant.
En fait, elles font de petits bruits par la bouche (claquements de langue) ou par le nez. Ces bruits ont une importance capitale: c'est la base du phénomène d'écholocation qui leur permet d'apprécier précisément les obstacles.
Certaines espèces, dans les pays tropicaux surtout mangent des fruits ou des fleurs mais dans la très grande majorité des cas,elles se régalent surtout d'insectes, ce qui nous arrange bien, mais nous n'étions pas décidés à leur accorder quelque crédit que ce soit. et puis nous n'avions pas de données exactes. 
Elles ont 1 ou 2 petits par an, 3 est exceptionnel. Les femelles font comprendre à leur petit qu’il doit rester tout seul quand elles vont chasser. Comment ? Lire l'article sur les pipistrelles...
Les accouplements se font à l’automne, la fécondation peut être différée par stockage du sperme. Les futures mères programment les naissances naturellement! Il nous a fallu des siècles pour en faire autant et encore...
Il existe 3 espèces de chauves-souris vampires ou carnivores, sur 1232 espèces. Il leur arrive aussi de manger des congénères.
Les forêts brûlées peuvent être régénérées par ces chiroptères. Pollinisatrices, elles rendent ainsi  les mêmes services à l’homme et à la nature que les abeilles.
 En Europe l’espèce est migratrice, de Bretagne en Tchéquie par exemple. En Bretagne, elles logent dans des maisons ou dans des troncs d’arbres.
 La plus grande a 2m d’envergure et pèse 1kilo, la plus petite pèse 10 grammes, son envergure est de 10 cm.
Elles peuvent manger 30% de leur poids en insectes.
Parmi leurs prédateurs possibles,on trouve chats, chouettes, lézards et rapaces.
Nous les avons bêtement persécutées, faisons-nous maintenant un point d'honneur de les protéger...

dimanche 11 octobre 2015

DEPUIS LE RIFT AFRICAIN A LA CONQUÊTE DE LA PLANETE ...(1)

Les animaux  ont été nos indispensables compagnons de route depuis l’Afrique de l’Est, la région du Rift, là où Yves Coppens a découvert les ossements de Lucy. Cette  ‘femelle’ australopithèque se déplaçait beaucoup dans les branches des arbres  et juste un peu sur terre. Les ancêtres de tous les hommes actuels viennent du Kenya. Comment le sait-on? Des ossements de 7 millions d’années n’ont été découverts qu’au Kenya, ceux de 6 et de 5 millions d’années aussi. Il s’agit d’ossements considérés comme étant ceux des ancêtres de l’homme. Après, c’est toute l’Afrique qui est concernée. Au passage : vous voyez bien que nous sommes tous des Africains !


A partir de sept cent mille ans avant notre ère, les homininés (pas encore vraiment du genre homo) de l’époque, ont commencé à se déplacer, majoritairement vers le Nord. Pourquoi ? Sans doute parce qu’ils ne trouvaient plus de nourriture dans leur environnement immédiat. Les arbres, les buissons avaient déjà été dépouillés de leurs fruits, de leurs feuilles, de leurs baies, de leurs racines, de leur écorce tendre. Les  animaux en tant que nourriture se faisaient-ils plus rares? Je pense que les gastronomes Français d’aujourd’hui (dont vous faites partie, sûrement) apprécieront le fait que nos très lointains ancêtres goûtaient déjà les grenouilles et les escargots…Quoiqu’il en soit, ils sont partis, peut-être déjà attirés par l’ailleurs, par l’inconnu.Les animaux les ont suivis. Ils étaient indispensables les uns aux autres. Les herbivores pour les carnassiers, les deux espèces pour les  humains. Ces derniers trouvaient chez les animaux de la nourriture, mais aussi ce qu’il leur était nécessaire pour se vêtir et s’abriter. Ces homininés étaient déjà chasseurs : certains crânes d’animaux portent des traces de pierres jetées…


Imaginons ces étranges cohortes progressant par étapes : un espace conquis devient un point de départ pour la suite…Les premiers à se déplacer ont été les homo ergaster, c’est-à-dire artisans. Ils fabriquaient des outils, très modestes bien sûr. Ils ont modifié des pierres pour servir de racloirs, d'armes.Parmi les ossements, on a trouvé  des petites pierres qui devaient servir à éplucher les racines et les tubercules. Au fur et à mesure de leur migration, les homo ergaster, sont devenus erectus ce qui veut dire qu’ils se tenaient enfin parfaitement debout puis…mais nous y reviendrons !


Les années passant, les décennies s'ajoutant aux décennies, les kilomètres aux kilomètres, les "hommes"ont changé, les animaux aussi mais toujours indispensables les uns aux autres. A travers les armes et les outils ont voit l'évolution. Mais il y a une constante intéressante: le rapport de l'homme à l'animal. Les parties dures des animaux(bois de rennes, ivoire des défenses de mammouths, os  et cornes de rhinocéros une fois associés à des épieux, à des pierres taillées) servent d'armes et d'objets utilisés dans la préparation des peaux pour se vêtir et se protéger: racloir , grattoir et finalement dernier raffinement, les aiguilles à chas sculptées dans des dents de rennes pour coudre...Vous imaginez! Parmi les derniers raffinements dans les armes, les propulseurs et sur ceux-ci de magnifiques sculptures d'animaux. Splendeur de l'art magdalénien, vers dix mille ans BP...Pendant très longtemps, les différents types d’homininés, les australopithèques (sans doute quelques uns) les ‘homo’habilis et autres ont voyagé  de concert et ont donné naissance à une grande variété de sous-espèces: selon de récentes recherches, l'hybridation  favorise l'endurance et la vitalité...

Ainsi, ils ont quitté l'Afrique, passant par le Sinaï, ils ont abordé le Levant.
Sachez maintenant que tout ceci est vrai … et faux.  La suite dans un prochain article.

mercredi 7 octobre 2015

LE LOUP, LE CHIEN



Le Loup, Le Chien,

 Lors des migrations depuis le Rift Africain vers l’Europe, les hommes et les animaux étaient compagnons de route. Cette proximité était obligatoire pour la survie des uns et des autres. Nous reviendrons sur ces migrations dans un prochain sujet.

Il semblerait que le premier animal à être domestiqué par l’homme soit bien le loup. Plutôt apprivoisé que domestiqué d’ailleurs. Au fil des décennies, ce loup est devenu le chien.  En effet, son nouveau mode de vie près des hommes a produit des changements d’anatomie et de comportement.

Commencée vers douze mille ans avant notre ère, la domestication a été très progressive. Pourquoi le loup ? Les hommes et les loups partageaient le même territoire. Ils chassaient les mêmes gibiers, ils luttaient pour les mêmes prises, ils partageaient les mêmes charognes quand il ne restait plus que cela. L’image est fascinante.

Imaginons la scène. Les hommes et les loups rabattent ensemble des proies, les tuent et les dévorent se surveillant de l’œil, la face ensanglantée, au milieu des grognements….

Quand les hommes se sont sédentarisés (plus ou moins) et ont « inventé » le feu, les loups se sont rapprochés de ces lieux d’habitation, profitant des restes de nourriture.

Lorsque les louves étaient tuées par les chasseurs, les femmes allaitaient les  louveteaux. Ceci nous semble très primitif mais encore à l’heure actuelle, en Sibérie, en Amazonie, en Afrique, et même dans certaines contrées d’Europe, des femmes allaitent des faons, des gorets, des singes etc.

 Enfin, l’homme utilise le loup pour la chasse, la femme et les enfants jouent avec les louveteaux.

Dans la famille des hommes, le loup change par imprégnation : naître, vivre parmi eux le modifie insensiblement, il devient le chien.

Il existe une longue histoire de compagnonnage entre ces deux mammifères, carnivores puis omnivores, proches par l’intelligence…

Aujourd’hui, en France, le loup est considéré comme un nuisible. Question de territoire ?


dimanche 20 septembre 2015

MES SOURCES


L’homme et l’animal ont parties liées
Hebdomadaire Le Point. 6/2/99 : l’Odyssée de L’espèce
Science et avenir junior Hors série  mars 2012. Science et vie junior Hors Série Les premiers hommes Avril 2014
La plus belle histoire des animaux France Loisirs 2001 avec autorisation du Seuil
La plus belle histoire du monde France Loisirs1997 avec autorisation du Seuil
« Le point de vue animal» Eric Baratay Edition du Seuil 2012
« Sans les animaux le monde ne serait pas humain» Karine Lou Matignon. Albin Michel 2000
Alain Gallo : « les animaux : Psychologie et comportement »Milan eds 1999
Pascal Picq :paléoanthropologue : « Les origines de l’homme »
Mémoire de singe, paroles d’homme, Boris Cyrulnik 1983
Si les lions pouvaient parler sous la direction de Boris Cyrulnik Essais sur la condition animale Quarto Gallimard1998
Sous le signe du lien, Boris Cyrulnik1989
Zoos humains et expositions coloniales Editions la Découverte 2002,2011
« Faut-il manger les animaux ? »  Jonathan Safran Foer 2011 éditions L’olivier
Le silence des bêtes Elisabeth de Fontenay. La philosophie à l’épreuve de l’animalité. Fayard 1998
Sans offenser le genre humain Réflexions sur la cause animale, Elisabeth de Fontenay. Albin Michel 2008 :
Sur les traces du Panda. La lettre d’information trimestrielle du WWF
Le bulletin d’information mensuel de la Réserve naturelle des marais de Séné
 Franz de Waal : primatologue, éthologue néerlandais. « L’âge de l’empathie » Actes Sud 2011. « Le singe en nous » Fayard2006
Recherches de l’INRA, articles journaux et vidéos.
Diane Fossey et les gorilles, film : « Gorilles dans la brume » avec Sigourney Weaver
Jane Goodall et les chimpanzés : « Les chimpanzés et moi » Stock 1971. « Nous sommes ce que nous mangeons » Actes Sud 2008
Yves Coppens, découvreur de Lucy notre arrière arrière grand’tante. « Le singe, l’Afrique et l’homme »Fayard 1983






L'HOMME AVANT DARWIN




L’homme regardait la création du haut de son piédestal, piédestal qu’il s’était lui-même construit. Au fur et à mesure des découvertes scientifiques, il a dû déchanter .C’est ce que Freud appelle les trois blessures narcissiques de l’homme. Avant Copernic (15ème siècle) les hommes se croyaient au centre de l’univers puisque selon eux la terre était le pivot autour duquel tournait le monde.

Avant Darwin, 19ème siècle, ils utilisaient  les bienfaits de la nature et les animaux dont ils se sentaient les maîtres absolus sans se poser de questions. Les animaux étaient  considérés comme des machines sans intelligence ou sensibilité. Descartes (le philosophe du cogito : « je pense donc je suis ») a contribué à avaliser cette attitude. Les animaux ne pensant pas, ils n’existaient pas en tant qu’êtres.

Et puis, stupéfaction, horreur et damnation Darwin est arrivé avec sa théorie de l’évolution. En 1860, on annonce la nouvelle dans un salon anglais très comme il faut. Une dame également très comme il faut  entendant dire que l’homme descend du singe s’effraie avec humour : «  Pourvu que cela ne s’ébruite pas ! ». La formule ‘’l’homme descend du singe’’  est erronée. L’homme et le singe ont un ancêtre commun. L’homme (hominidé) n’est descendu que de son arbre pour aller courir dans la savane mais  c’est déjà beaucoup.


Au 20ème siècle, Freud lui-même a montré que l’homme qui se voyait comme un être de raison et de logique, était motivé par son inconscient, ses pulsions et ses instincts. Il n’a aucune manière de maîtriser ces parties de lui-même.


Il y a une façon de palier tout cela : ne pas y croire. En ce qui concerne l’inconscient, les neurologues spécialistes du cerveau, en utilisant des scanners sophistiqués, peuvent différencier les moments où la pensée est consciente et les moments où l’homme navigue dans les parties inconscientes de son être.


 Et maintenant, il lui faudrait admettre que les animaux (au moins tous les mammifères) sont sensibles, ont de l’empathie (ils entourent d’affection les mères qui ont perdu leurs petits, sont capables de se priver d’un plaisir (friandise, jouet, je parle de recherches en laboratoire) pour éviter de la souffrance à d’autres. Ils se consolent les uns les autre (caresses, présence) Ils  s‘entraident, ils ont une culture etc.  L’homme se dit : « Trop, c’est trop ! ».

Nous verrons des preuves de cette empathie au fur et à mesure.

Et c’est là où il nous faut revenir sur Darwin. En effet, il pensait que chez les animaux règne la loi du plus fort ou au moins du plus adaptable au milieu.
Il n’avait pas vu l’intelligence, l’habileté, la malice, le faire semblant…Mais, c’est un peu normal, à l’époque et  même longtemps après, on a vu les animaux par rapport à l’homme. On a utilisé des critères humais uniquement.On ne les a pas étudiés  pour eux-mêmes  dans leur milieu naturel.

LES GRANDS SINGES

Les gorilles des montagnes et des plaines, les orangs-outans, les chimpanzés et les bonobos font partie des grands singes. Ils sont grands par la taille et le poids par rapport aux autres espèces de singes mais aussi par leur intelligence, leurs performances (communication avec l'homme entre autres), leur sensibilité.Ils sont proches de nous, étonnamment proches en ce qui concerne les chimpanzés et les bonobos. Leur ADN (le même pour ces cousins germains), ne diffère que de 1,6% du nôtre, ce qui d'après Katherine Pollard, biostatisticienne, fait encore une énorme différence. Il n'en reste pas moins qu'eux et nous sommes des hominidés. Nous avons les mêmes groupes sanguins...

Un gorille mâle peut mesurer jusqu'à 1m,60 et peser 200 kilos et montrer une grande délicatesse dans les sentiments et les gestes tels ces gorilles des montagnes qui retrouvent après une dizaine d'années un homme et sa fille. Ils avaient vécu "ensemble" dans une réserve africaine. Une douzaine d'années plus tard l'homme part dans la montagne avec sa fille pour essayer de retrouver le gorille et son groupe. L'homme s'approche avec mille précautions : un gorille qui charge en hurlant, en se frappant la poitrine de ses deux poings, est effrayant et très dangereux. Le gorille va-t-il le reconnaître? Oui...Cela veut dire qu'il prend l'homme dans ses bras et qu'ils restent enlacés un long moment. L'homme voit que l'attention du gorille s'est fixée sur autre chose. Il a aperçu la jeune fille qui s'est arrêtée plus loin. Il la reconnaît aussi mais la traite avec beaucoup plus de délicatesse que l'homme. Des histoires semblables abondent.
Voici l'histoire de Koko : Koko est une star, c'est une gorille femelle retirée du zoo où elle se trouvait parce qu'elle était très malade. Koko a donc été élevée par  Francine Patterson, une psychologue Elle a reçu un entrainement intensif à la communication. Koko, ravie qu'on s'occupe d'elle apprend vite. Elle connait 2000 mots d'anglais, maîtrise la langue des signes. Elle crée des mots: cheval-tigre pour un zèbre, bébé-éléphant pour Pinocchio quand il ment sans doute.Son QI se situe entre 70 et 95. Pour les humains un QI normal est autour de 100. Je termine l'histoire de Koko avec la réponse qu'elle a donné à la question:"Pourquoi Koko pas être comme les autres hommes?-Koko être gorille!" Je trouve cette répartie magnifique et émouvante.
Les animaux nous apportent tellement par leur beauté, leur diversité, leur sensibilité leur monde si différent et si proche du nôtre qu'il serait dommage qu'ils nous "singent". Nous sommes aussi des animaux et manifester notre proximité en nous comportant avec leur simplicité "animale" nous ferait sans doute le plus grand bien.