Cocotte est une poule, Mimi est un chat. Quoi de plus normal ? Pas de quoi en faire une histoire. Eh bien si…et même deux.
Ces
animaux ont été adoptés par les mêmes
personnes Thierry et Annie-Laurence. Ce sont mes amis. Tous
deux sont des artistes de grand talent, lui peintre et elle sculpteur. Ils aiment les animaux, recueillent
des animaux blessés et les soignent. Ils dépensent des trésors de patience et
d’imagination pour les sauver et bien sûr quelques deniers !
L’abondance de matière m’oblige à traiter
séparément les deux sujets; celui de Mimi et celui de Cocotte. Voici l’histoire de Cocotte, véridique de bout en
bout .
Pour arrondir les fins de mois, Annie-Laurence travaille parfois
dans un de ces nouveaux « campings » où on peut loger dans des
tipis, des roulottes, des yourtes etc. Le week-end, le site entier
peut-être réservé par un groupe de personnes qui viennent y fêter une occasion
spéciale. Ce week-end là, ce sont des
étudiants futurs dentistes qui investissent les lieux. Ils célèbrent les bizutages de début d'année universitaire. Il y a des filles et des garçons déjà passablement
éméchés et qui ont apporté force bouteilles. Dans ce genre de réjouissances, il y a toujours un ou deux
meneurs, rois de la fête. Un meneur s’est déjà
auto-désigné, sans doute parce qu’il a trouvé un jeu. Il a apporté une
poule, une vraie, bien vivante quoique déjà amoindrie par une existence
difficile : elle a le bout du bec coupé comme les poules élevées en
batterie.
Le jeu consiste à jouer au foot avec la poule. La poule sert de ballon, elle reçoit des coups de pieds, on l’affole en faisant éclater des pétards autour d’elle, elle essaie de trouver un refuge un peu en hauteur mais on la déloge. Le jeu s'éternise, la poule tombe, mais tétanisée, se relève. Les "shoots"la renvoient plus loin. Mon amie est atterrée, elle supplie qu’on arrête. Peine perdue. Finalement le jeu se calme. Les joueurs sont fatigués et, titubants, regagnent leur couche. Annie-Laurence s’empare de la poule. Le lendemain, le meneur, arrogant, vient réclamer l’oiseau. Mon amie est catégorique dans son refus. Finalement, le boute-en-train, impressionné par sa détermination et sans doute un peu dessoulé, cède.
Mon amie étant employée n’avait pas grande latitude pour intervenir. Les brutes étaient une vingtaine. Les filles ne se sont jamais désolidarisées des garçons.
Cocotte, blessée, avait perdu nombre de ses
plumes, beaucoup avaient été purement et simplement arrachées, à
vif ; Elle avait été peinte à la
« bombe » pour ressembler à un ballon de foot. Elle ne pouvait pas
se plier pour dormir. Elle était couverte de bleus, elle avait du mal à
marcher. Ses yeux reflètent son effroi.Les photos prises au lendemain de son adoption sont parlantes. Celles prises plusieurs semaines après son adoption aussi.
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